Enquête sur une relique spatiale impressionnante: 

Un fragment de sangle d'Apollo-16 imprégnée de poussière lunaire.

 

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Combinaison de Charlie DUKE et portrait

Je suis tombé un peu par hasard sur un site de vente de ce que l'on appelle joliment des "reliques spatiales". J'adore ce terme qui évoque le Moyen-Age et la fascination des croyants pour des fragments d'os ayant appartenu à des Saints; A cette époque, ces objets étaient très recherchés pour leur valeur spirituelle et leur rareté. Ils étaient aussi l'objet d'un véritable trafic lucratif...
C'est donc la méfiance qui était mon premier sentiment face à ces offres d'objets présentés par la firme américaine "Artifact Cloud"; On y trouve des reliques provenant de missions historiques tels que morceaux de vaisseaux spatiaux, de parachutes, de badges signés ayant volé dans l'espace. De quoi fasciner les adorateurs de spatial que nous sommes...

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 Copie d'écran du site Artifact Cloud

Parmi ces objets sacrés, il y en a un que j'ai tout de suite jugé comme majeur: un petit fragment de sangle imprégné de poussière lunaire et provenant du LM d'Apollo-16. Ce morceau était l'un des 99 fragments d'une sangle maintenant un filet de rangement dans le module lunaire et il provenait de la collection privée d'un Saint astronaute: Charles Duke, le dixième humain à avoir marché sur la Lune (3 EVA en jeep lunaire) ! L'origine privée de ce fragment m'a donc semblé être un gage d'authenticité, en plus de la renommée du vendeur. Des certificats accompagnaient cet achat mais cela me semblait secondaire.

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Plaquette recto-verso avec la mini-relique au centre du rond noir

Donc pour environ 300€, je peux acquérir un objet spatial historique et surtout, surtout de la poussière lunaire... Passionné de météorites, ce détail m'a fait craquer...


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Certificat signé Charles Duke

En Avril 1972, Charles Duke est le dixième humain à poser le pied sur les hauts plateaux Descartes. Il a parcouru environ 26 kilomètres en jeep lunaire avec son partenaire John Young. Ensemble, ils réaliseront 3 sorties et passeront une vingtaine d'heures à la surface. 
Pendant ces sorties, ils ramèneront 95 kg d'échantillons de roche et leurs scaphandres ramèneront une grande quantité de poussière dans le module lunaire. 

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Intérieur du LM avec les deux hublots triangulaires et la porte de sortie EVA dessous. 
A droite, localisation d'un morceau de sangle identique à celle que tient Duke dans sa main (voir la photo de présentation de la relique)

Voilà pour moi le plus fascinant: L'intérieur du LM et tous les tissus présents (sangles et filets de rangement) seront imprégnés de régolithe, cette poussière noire abrasive et très adhérente. Et donc ce petit morceau de sangle acheté provient de l'intérieur du LM et il faut imaginer que cette fameuse poussière s'est collée à tous les objets présents dans cet habitacle exigu.

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Vue de l'endroit du LM où se tenait Duke (à droite de l'écoutille de sortie): On y voit des sacs et des filets de rangement tenus par des sangles

J'avais en tête une photographie du dernier marcheur lunaire, le géologue Harrison Schmitt, debout dans le LM d'Apollo-17 avec son scaphandre quasiment noir de poussière lunaire. 

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Il n'y a pas eu de photo de Duke dans le LM d'Apollo-16, mais on peut imaginer que le régolithe imprégnait aussi abondamment son scaphandre; Et donc que quelques précieux grains lunaires se sont incrustés dans ma relique. Restait à les observer...
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Le petit morceau de sangle (avec morceau de filet attaché) de la collection privée de Duke qui a été découpé en 99 fragments: j'ai donc le N° 83. 
La photo de droite montre une telle sangle maintenant un filet à l'endroit du LM où était l'astronaute.

Quand j'ai reçu mon colis en France, j'ai donc découvert ce petit triangle blanc,,, tellement blanc... trop blanc. J'ai eu un doute. A l'oeil nu, je voyait bien les certificats de Duke et de "Artifact Cloud", mais à peine je devinais au moins un petit point noir sur le tissu. Donc première déception, bien que la seule origine du tissu provoquait en moi un profond respect.


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Longueur du plus long coté: 9mm. A l'oeil nu, seul un grain noir est visible (au milieu du coté droit)

J'ai donc acquis d'occasion (grâce à internet) un microscope de géologue grossissant 30x. Après une semaine d'attente, enfin l'heure de vérité: A 30x, j'ai découvert nettement une constellation de petits points noirs microscopiques incrustés dans les fibres du tissu! Soulagement et grande fierté de pouvoir contempler des grains lunaires. J'ai réussi à grand peine à les photographier avec mon appareil numérique collé à l'oculaire du microscope; les photos ne sont pas de bonne qualité, mais on voit nettement ces grains.


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Avec un grossissement de 30x, on découvre d'autres grains de poussière incrustés dans les fibres du tissu.


Après un doute, j'ai donc accroché cette sainte relique au dessus de mon autel PC Intel Inside!

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